vendredi 29 août 2008

Une fleur chez Motörhead

La musique de genre a ceci de curieux que l’on n’en attend jamais mieux que ce qu’elle nous a déjà donné. Ainsi le nouveau disque de Motörhead, Motörizer, contient une surprenante pépite et même, sans exagérer le jeu de mots, une jolie petite fleur. Tout est impeccablement metal dans ce disqque, avec ce qu’il faut de tranchant, de cambouis et de mâle abandon au fracas, tout est sans surprise et sans poésie, avec cette sorte de refus obstiné du lâcher-prise qui fait le bon metal (il y aurait à écrire quelque chose sur la contention dans le metal et dans d’autres musiques extrêmes, contention qui cousine avec la maîtrise systématique des musiques traditionnelles, avec leur encadrement rigoureux de la transe et ainsi de suite…).
Et donc, dans cette rectiligne violence rituelle, English Rose, exception mélodique et sentimentale. Oh, ce n’est pas une bluette ! Mais on dirait un Richard Thompson joué metal, une ballade quasi folk jetée dans le grand tonneau à lames de rasoir. Dans ce contexte brutal et complaisant, la chanson n’en prend que plus de valeur.